
Cadre de vie
Les cartes stratégiques du bruit

Trafics routier, ferroviaire ou aérien, bruits liés à l’activité industrielle : les émissions sonores, au-delà d’un certain seuil, peuvent devenir de véritables nuisances.
Pour assurer la lutte contre le bruit dans l’environnement, la directive européenne 2002/49/CE a notamment demandé à toutes les grandes agglomérations des différents pays de l’Union européenne d’établir des cartes stratégiques du bruit (bruits liés aux transports et bruits de sources industrielles).
Pour traiter une telle demande, les communes de Bezons et Argenteuil ont choisi de transférer la compétence « Bruit dans l’Environnement » à la Communauté d’agglomération, chargée d’instruire ce dossier.
Ainsi, la Communauté d’agglomération Argenteuil-Bezons a répondu à cette obligation réglementaire, avec l’aide de la Direction départementale de l’équipement et de l’agriculture du Val d’Oise, désignée pilote pour cette étude dans le Département et l’appui technique de bureaux d’études.
Que sont les cartes de bruit stratégiques ?
Les cartes de bruit stratégiques visent à donner une représentation en couleurs de l’exposition aux bruits des populations, vis-à-vis des infrastructures de transports (routier, ferroviaire, aérien) et des industries (installations classées soumises à autorisation préfectorale).
Les autres sources de bruit, à caractère plus ou moins fluctuant, (bruit de voisinage, bruit ponctuel, bruit événementiel...) ne sont pas représentées sur ce type de document, car elles ne sont pas définies par un seuil acoustique réglementaire.
L’objectif des cartes de bruit reste d’abord d’établir un référentiel, à l’échelle de grands territoires, qui puisse servir de support aux décisions d’amélioration ou de préservation de l’environnement sonore.
Sur la base des 19 cartes de bruit concernant le territoire Argenteuil-Bezons, des Plans de prévention du bruit dans l’environnement (PPBE) devront être mis en œuvre, afin de prévenir et de résorber les nuisances sonores dans les zones exposées, mais également de préserver la tranquillité des zones dites calmes.
Quelle est la fiabilité des cartes de bruit ?
La représentation graphique des résultats est le fruit d’une « modélisation informatique normée » dont la fiabilité a été vérifiée par comparaison avec certains niveaux de bruit calculés par des mesures acoustiques sur site (une trentaine de mesures sur l’ensemble du Val d’Oise).
Les cartes du bruit représentent donc le niveau sonore par une échelle de couleurs, allant du vert pour les zones calmes, ou peu bruyantes, au violet pour les zones les plus bruyantes. Ce sont dans les zones critiques habitées que des actions de réduction devront être menées en priorité.
Le niveau de précision de ces cartes est adapté à un usage d’aide à la décision mais ne convient pas pour le traitement d’une plainte à la parcelle, à laquelle seule une mesure acoustique permet d’apporter la précision nécessaire à un diagnostic approfondi.
Quels sont les types de cartes du bruit stratégiques ?
Cartes de type A
Représentant les zones exposées au bruit lié aux infrastructures routières, ferroviaires, aériennes et industrielles ; ainsi que l’exposition sonore globale due à l’ensemble de ces différentes sources de bruit (cartes TC1 multi exposition Lden et Ln).
Cartes de type B
Représentant le classement sonore préfectoral des infrastructures de transports terrestres (routes et voies ferrées).
Cartes de type C
Représentant les zones où les valeurs règlementaires de bruit sont dépassées pour chacune des sources étudiées.
Cartes de type D
Représentant les zones qui seraient exposées au bruit après mise en œuvre de projets d’infrastructures routières et ferroviaires.
Cartes de type TC2 et TC3
Représentant certaines activités particulières potentiellement bruyantes ayant fait l’objet d’une intégration dans la cartographie sonore en tranche conditionnelle (cartes TC2), et les multi expositions (cartes TC3).
Quels sont les indices acoustiques représentés sur une carte de bruit ?
Conformément à la directive européenne sur l’évaluation du bruit dans l’environnement, ce sont les deux indicateurs de bruit suivants qui sont utilisés pour représenter le bruit sur les cartes : Lden et Ln.
L’indice Lden, « d » pour day (jour), « e » pour evening (soirée), « n » pour night (nuit), correspond à un niveau sonore moyen représentatif d’une journée entière de 24 heures, mais en tenant compte du fait que le bruit est considéré comme cinq fois plus gênant en soirée (soit de 18h à 22h) et dix fois plus gênant la nuit (soit de 22h à 6h). Le Lden correspond donc à un indicateur représentatif de la gêne d’une journée.
L’indice Ln correspond quant à lui au niveau sonore moyen représentatif de l’ensemble des périodes de nuit (de 22h à 6h) d’une année.
À partir de quel niveau le bruit devient-il gênant ?
Des « valeurs limites » ont été introduites par la directive européenne. On considère qu’il s’agit du seuil à partir duquel un bruit va provoquer une « gêne » pour les habitants.
Indicateur de bruit | Routes et lignes TGV | Industries | Aérodromes | Voies ferrées hors TGV |
Lden dB(A*) | 68 | 71 | 55 | 73 |
Ln dB(A*) | 62 | 60 | - | 65 |